Le Mali déclare l’état de catastrophe nationale suite aux inondations dévastatrices
Bamako, 23 août 2024 – Le Mali a officiellement déclaré l’état de catastrophe nationale sur l’ensemble de son territoire à la suite des inondations dévastatrices causées par des pluies torrentielles. Ces intempéries ont fait 30 morts et laissé 47 374 personnes sinistrées. Cette décision a été prise lors d’un Conseil des ministres extraordinaire, présidé par le colonel Assimi Goïta, Président de la Transition.
La gravité de la situation a poussé le Président Goïta à ordonner à son Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, président du Comité interministériel de gestion de crises et de catastrophes, de déclarer officiellement l’état de catastrophe nationale. Cette annonce intervient après que le Comité interministériel a révélé le 16 août dernier la mort d’au moins quinze personnes dans les inondations enregistrées entre le 1er et le 15 août 2024, touchant 10 309 personnes.
Depuis le début de la saison des pluies, les inondations ont frappé 17 régions ainsi que le district de Bamako, affectant 7 077 ménages, soit 47 374 personnes, selon le communiqué du Conseil des ministres extraordinaire. Parmi les sinistrés, on compte 14 451 hommes, 13 576 femmes et 19 347 enfants.
Les inondations ont entraîné des pertes humaines significatives avec 30 décès enregistrés, répartis comme suit : 12 à Ségou, 6 à Gao, 5 à Bamako, 3 à Koutiala, et 1 décès chacun à Koulikoro, Kayes, San et Kita. En outre, 104 personnes ont été blessées, dont 84 dans le district de Bamako. Ce dernier a également recensé 29 incidents d’inondations, touchant 563 ménages et laissant 4 639 personnes sinistrées.
La région de Gao est particulièrement touchée, avec 1 570 ménages affectés, représentant un total de 9 936 personnes sinistrées. Le communiqué souligne également des cas d’effondrement de maisons, de foudre et de vents violents dans certaines régions du pays.
Face à l’ampleur de la catastrophe, le gouvernement malien a intensifié sa réponse en déclarant l’état de catastrophe nationale. Cette décision marque un tournant dans la gestion de la crise. Depuis le 1er juin 2024, le Centre de coordination et de gestion des crises, relevant du ministère de la Sécurité et de la Protection civile, a été activé pour coordonner les secours.
Les premières interventions ont permis de distribuer 128,595 millions de francs CFA en espèces aux familles les plus vulnérables et de reloger temporairement 903 ménages dans des écoles. Ces actions s’inscrivent dans le cadre du Plan d’organisation des secours adopté par le Conseil des ministres, visant à améliorer la qualité de l’assistance et à renforcer les capacités des structures d’appui sur le terrain.
Conscient des besoins considérables pour faire face à cette situation, le Président de la Transition a ordonné la mobilisation de 4 milliards de francs CFA. Ces fonds seront utilisés pour renforcer le stock national de sécurité alimentaire et apporter une aide immédiate aux ménages sinistrés. Ce montant témoigne de l’ampleur des dégâts et de la détermination du gouvernement à soutenir les populations affectées.
Ces mesures adoptées par le gouvernement malien représentent un pas important dans la gestion de la crise, bien que des efforts supplémentaires soient nécessaires pour répondre aux besoins des populations sinistrées et renforcer la résilience du pays face aux impacts croissants des changements climatiques.
Valérie Edith NGUEKAM