Le CORAF se donne pour défi de produire d’importantes quantités d’aliments avec moins de terre
Le Conseil Ouest et Centre Africain pour la recherche et le développement agricole (CORAF) a tenu virtuellement sa treizième assemblée générale ordinaire, les 27 et 28 mai, au cours de laquelle, l’organisme a rappelé son désir de révolutionner le secteur agricole afin de faire face au défi de la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique.
« Produire beaucoup plus d’aliments sains et plus nutritifs avec moins de terres, moins d’eau, moins de travail manuel en faisant face à la COVID-19 et à ses répercussions sur la sécurité alimentaire dans la région », tel est entre autres le défi que s’est fixé le CORAF pour les années à venir.
« La résolution de ces défis exige des solutions novatrices et une recherche de qualité », a indiqué Dr Angela Moreno, président du Conseil d’administration du CORAF, lors de la treizième assemblée générale ordinaire.
Puis, rappelle Angela Moreno, pour répondre à ses défis, le CORAF mène « des activités de recherche et de développement dans toute l’Afrique de l’Ouest et du Centre pour mettre au point de nouveaux produits et services visant à améliorer la qualité de vie des familles rurales et agricoles. »
Au Bénin, des travaux de recherche conduits par le CORAF notamment sur la fertilité de des anacardier a boosté la filière cajou, devenue aujourd’hui, une importante source de recettes dans le pays. Depuis 2016, le Bénin est le 8e producteur mondial de la noix de cajou qui représente le 2e produit d’exportation après le coton.
Les données indiquent que la production de niébé a augmenté au Burkina Faso au cours des dix dernières années en partie grâce au Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO).
Ce programme piloté par le CORAF, a pour objectif d’améliorer la productivité agricole par le biais du développement et de l’utilisation de semences certifiées, et de l’adoption des bonnes pratiques pour l’élevage animal.
Adamu Mubarik, un éleveur de pintades à Garu Tempane à l’Est du Ghana a témoigné de l’impact du PPAAO sur son élevage. Le programme lui a permis d’améliorer le taux de productivité de sa volaille, de plus de 500%.
« Auparavant, je ne pouvais pas produire plus de 100 pintades par année. Rien que durant cette année-ci, nous avons eu plus de 800 pintades grâce aux connaissances acquises du PPAAO. Ceci m’a aussi permis d’embaucher des jeunes pour travailler avec moi », explique Adamu Mubarik.
Au Mali, avec l’aide du PPAAO, plus de 175 000 agriculteurs ont pu revitaliser leur productivité en plantant des variétés de riz à rendement plus élevé. « Le rapport d’achèvement de la première phase du PPAAO a révélé que ces agriculteurs ont pu améliorer leur productivité d’en moyenne 30% et leurs revenus de 34%», explique Abdoulaye Touré, économiste agricole principal à la Banque mondiale et chef d’équipe du PPAAO.
Ces différentes innovations réalisées dans les pays d’Afrique occidental ont amené Honoré Tabuna, Commissaire à l’agriculture, à l’environnement, aux ressources naturelles et à l’eau de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) à inviter le CORAF à aider les pays d’Afrique centrale afin de renforcer leurs capacités de recherche agricole.
« J’aimerais demander au CORAF d’accroître son implication en Afrique centrale et de continuer à soutenir nos systèmes nationaux de recherche agricole, en particulier dans le renforcement des capacités des acteurs du secteur agricole », a déclaré Honoré Tabuna.
Pour perpétuer ses exploits, la PCA Angela Moreno a appelé, au cours de cette 13e Assemblée générale virtuelle, les pays membres du CORAF à établir un mécanisme de financement durable fondé sur les contributions des Systèmes nationaux de recherche agricole, par l’établissement d’un cadre permanent de dialogue avec les ministres des Finances.
Mardochée BOLI | JSTM.ORG