Le carburant frelaté, une bombe à retardement
Dans les quartiers enclavés des grandes villes ou dans les zones reculées de certains pays d’Afrique subsaharienne, il n’est pas rare de voir une bouteille, une dame-jeanne ou un bidon disposés négligemment sur le côté de la route, comme des objets abandonnés. Ces récipients contiennent souvent un liquide plus ou moins transparent.
Quelquefois, c’est une longue perche qui est plantée sur le bas-côté, son sommet plongeant dans un entonnoir, dans un bidon ou dans une bouteille retournés.
Bien connus des automobilistes et des motocyclistes, ces signes indiquent les lieux où on peut se ravitailler en carburant, en dehors des stations-services, même si la qualité du produit est sujette à caution.
“Il est évident que du carburant de mauvaise qualité a un impact direct sur les concentrations des particules fines dans l’air, notamment les composés soufrés, azotés et les composés organiques volatiles en général.” | Boukary Kaboré, ingénieur en hygiène-qualité-sécurité-environnement au laboratoire qualité de l’environnement à Ouagadougou.
En effet, les mauvaises conditions de stockage (dans des récipients ayant des résidus d’autres produits comme de l’eau, de l’huile, ou du gasoil) et les manipulations diverses (mélanges avec d’autres produits comme du pétrole lampant pour en augmenter la quantité) en altèrent la qualité.
En dépit des efforts des autorités pour l’éradiquer, la distribution du carburant frelaté demeure une pratique courante dans un certain nombre de pays d’Afrique subsaharienne.
Ainsi, ce carburant se vend comme des cacahuètes, sans aucune précaution particulière, dans la capitale burkinabè, Ouagadougou, où il est appelé “essence par terre“, une expression bien calibrée sur celle de « librairie par terre », qui renvoie à l’image de livres usagés peu ou prou recyclés, qu’on peut certes lire en grande partie, mais avec ce risque de tomber sur des pages manquantes ou illisibles.
On le retrouve notamment sur des étalages de fortune en plein soleil, sous l’ombre d’un arbre ou encore à côté d’un poteau électrique…
Ce samedi du mois de septembre 2019, Guelbeogo Abdoul Kader, jeune garçon de 15 ans, prend la relève son père dans un point de vente d’un quartier populaire de Ouagadougou. Il vient au secours des motocyclistes qui tombent en panne d’essence dans cette zone dépourvue de station-service, où le litre d’essence se vend à 750 FCFA contre 600 FCFA à la station-service…lire la suite sur le site de notre partenaire.