La Côte d’Ivoire renforce sa riposte contre la variole du singe
Pierre Dimba, ministère ivoirien de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle, a présidé un comité de veille tenu à la salle de conférence dudit ministère, le samedi 24 août 2024.
L’objectif était d’analyser en urgence la situation relative à la variole du singe (Mpox) en Côte d’Ivoire.
La Variole du Singe : Une urgence de santé publique
Le 14 août 2024, le CDC Afrique et l’OMS ont déclaré le Mpox comme une urgence de santé publique de portée internationale. La République Démocratique du Congo (RDC) reste le foyer principal en Afrique, avec 15 664 cas potentiels et 548 décès à la date du 15 août.
Situation en Côte d’Ivoire
Depuis le début de cette crise sanitaire mondiale, la situation de l’évolution de la maladie en Côte d’Ivoire a fait prendre des mesures d’urgence par les autorités ivoiriennes, afin de renforcer la surveillance et le suivi des cas. À ce jour, le pays enregistre 32 cas confirmés dans 15 districts sanitaires avec une répartition de cas dans plusieurs localités, notamment Yopougon, Koumassi, Cocody-Bingerville, Abobo, et Dianra (Nord de la Côte d’Ivoire).
Ces foyers n’ont pas de lien épidémiologique entre eux, ce qui suggère des contaminations isolées.
Actuellement, aucun cas grave n’a été signalé parmi les patients hospitalisés. Cependant, un décès a été enregistré chez un patient présentant des facteurs de risque de sévérité. La cause principale de contamination reste la manipulation et la consommation de viandes de brousse, tandis que la transmission interhumaine se produit principalement lorsqu’un malade n’est pas isolé.
Réponse nationale et mesures en cours
Le district sanitaire de Dianra, avec 9 cas confirmés, est le plus touché. Une mission pluridisciplinaire a été déployée dans cette zone pour soutenir les équipes locales et mettre en œuvre des mesures visant à enrayer la propagation du virus.
Le plan de riposte mis en place inclut le renforcement de la surveillance épidémiologique, le suivi des cas contacts, l’amélioration des capacités de diagnostic et la prise en charge des patients. Les cas contacts sont suivis pendant 21 jours pour détecter toute évolution de la maladie.
Diagnostic et prise en charge
Le diagnostic du Mpox est effectué par PCR à l’Institut Pasteur, avec un réseau de laboratoires activé pour rendre ce diagnostic disponible dans les pôles régionaux de santé. Les directives pour la prise en charge des cas confirmés sont désormais disponibles dans les structures sanitaires publiques et privées. Les responsables des districts et régions sanitaires ont bénéficié d’une formation pour mieux prendre soin des malades.
La prise en charge des patients, y compris le soutien psychosocial est assurée gratuitement sur toute l’étendue du territoire.
Vaccination et prévention
Le ministère de la Santé a également pris des dispositions pour acquérir des vaccins dans les plus brefs délais en vue de vacciner les personnes à risque. En attendant, des recommandations de prévention sont adressées à la population, telles que l’évitement des contacts avec les rongeurs et les malades, le lavage régulier des mains et l’isolement des malades.
Le ministère ivoirien de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle rassure la population que les cas de variole du singe en Côte d’Ivoire restent sporadiques, sans flambée épidémique localisée.
Les autorités sanitaires sont prêtes à gérer tout nouveau cas qui pourrait survenir et la population est encouragée à consulter rapidement un centre de santé en cas de symptômes suspects.
Valérie Edith NGUEKAM(EVN)