JAKUMBE : Une nouvelle variété de sorgho améliore la vie des agriculteurs du Burkina Faso
Une variété de sorgho améliorée à maturation précoce aide les agriculteurs du Burkina Faso à atteindre la sécurité alimentaire et financière.
Simba est un village situé à environ 170 km à l’est de Ouagadougou, au Burkina Faso. Le 3 octobre 2018, M. Kossima Kaboré a été le premier producteur du village à récolter la variété améliorée de sorgho appelée Jakunbe, également connue sous le nom de CSM 63 E. Cet ancien orpailleur se réjouit de sa découverte : « J’ai semé à la fin du mois de juin et j’ai déjà récolté. Ma famille aura assez à manger cette année », dit-il. Dans la langue locale en Bambara au Mali, « Jakumbe » signifie la variété qui résiste à la sécheresse.
De retour du site aurifère sans un sou, Kossima et sa famille ont fait face à la pauvreté et à la faim jusqu’au jour où il a assisté à une visite commentée dans un essai de sélection variétale participative organisé par l’Union départementale des producteurs de céréales (UDPC), une coopérative de producteurs dans la zone. « Un coup d’œil sur les grains de Jakunbe, et j’ai immédiatement fait mon choix », se souvient-il.
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« Des essais de sélection variétale participative sont régulièrement organisés pour les agriculteurs des différentes zones agro-écologiques afin de sélectionner les meilleures variétés de sorgho résistantes au changement climatique et à la sécheresse », déclare M. Denis Yaméogo, président de l’UDPC. M. Hamidou Kaboré, un jeune agriculteur de Simba, partage le même point de vue. Il est lui aussi à son premier essai des variétés améliorées. « J’ai semé 1,5 ha des variétés Jakunbe et ICSV 1049. C’est la première fois que je vois mon champ avec autant de panicules bien remplies », explique-t-il. Selon lui, les variétés locales qu’ils utilisaient auparavant étaient des variétés tardives nécessitant environ 110 jours pour arriver à maturité. Jakunbe et ICSV 1049, par contre, arrivent à maturité en seulement 75 jours.
Au cours de la saison agricole 2018, Hamidou, Kossima et les 1 200 autres membres de l’UDPC ont emblavé environ 600 ha en variétés améliorées de sorgho. « Tous les ménages de Simba et des villages voisins ont semé au moins deux variétés améliorées », déclare M. Yaméogo.
L’UDPC est composée d’environ 60 groupes. Les essais variétaux participatifs sont généralement effectués dans les champs d’un producteur. « Cette fois-ci, le test a été organisé dans le village de Simba. La prochaine fois, ce sera dans le village de Tempella, etc. Ainsi, de plus en plus de personnes seront atteintes », conclut M. Yaméogo.
M. Yameogo est bien familié avec les essais variétaux participatifs. Au cours des visites commentées, il a souvent aussi aidé en tant que facilitateur pour le compte de « l’Association Minim Song Panga » (AMSP), l’un des partenaires en charge de la mise en œuvre des activités du Projet HOPE II au Burkina Faso.
Moussa MAGASSA- Communication Officer – HOPE II et TLIII