Intrants agricoles: quels effets sur la santé des agriculteurs?
L’utilisation d’intrants agricoles, sans mesure de sécurité, affecte dangereusement la santé des agriculteurs. Une étude dans l’Office du Niger à analyser les caractéristiques sociodémographiques des producteurs; recenser les mesures de protection prises par les exploitants avant et après pulvérisation et identifier l’impact des traitements phytosanitaires sur la santé des producteurs. Il ressort que 93,% des producteurs n’ont jamais suivi une formation sur les risques liés à l’utilisation des intrants.
L’augmentation des rendements de l’agriculture constitue une approche de solution pour assurer une sécurité alimentaire aux populations africaines de plus en plus croissantes. Malheureusement, les producteurs sont généralement confrontés à d’énormes problèmes parmi lesquels la pauvreté des sols en nutriments, la pression des ravageurs et des pathogènes. Ceci les pousse à utiliser de façon abusive et inappropriée des engrais et des pesticides dans la production agricole. Pour l’amélioration du rendement de leurs cultures, hormis la fumure organique, les agriculteurs ont recours à la fertilisation minérale et à l’utilisation des pesticides.
L’étude a couvert six villages de l’Office du Niger au Mali à Niono : Sériwala, Foabougou, Pogo, Thing, Bagadadji (KM 36) et Niono. Dans cette zone, les températures moyennes mensuelles varient de 19,6 à 35,2 °C au cours de l’année et les précipitations moyennes annuelles tournent autour de 661 mm. Au total, 104 exploitants agricoles ont, pendant 3 mois, pris part à l’étude débutée en septembre 2013 (fin de la saison). L’enquête a été réalisée à travers des entretiens individuels et de groupe focalisé auprès des producteurs et la collecte des fiches de stocks d’intrants agricoles et des fiches de stocks de médicaments.
Plusieurs types d’intrants sont utilisés. Ainsi, dans la classe des engrais, on peut citer: les engrais minéraux simples, les engrais minéraux complexes. Dans la classe des pesticides, différents insecticides, herbicides et fongicides ont été utilisés. L’étude présentée à la 9e Conférence dans le Société Malienne des Sciences Appliquées révèle que 87,5% des producteurs agriculteurs ne prennent aucune disposition avant pulvérisation. Ni cache-nez ni gants ni bottes. Après la pulvérisation, seuls 12,5% des exploitants prennent un bain immédiatement et changent de vêtements. Ainsi, 53,8%) des enquêtés ont déjà été victimes de problèmes de santé sans prise en charge réelle. Les troubles sanitaires rencontrés sont les céphalées (38,5%), les crampes musculaires (26,9%), les difficultés respiratoires (25,9%) et les dermatomycoses (24%).
A la fin de l’étude, l’équipe de chercheurs, cordonnée par Brahima Traoré de l’USTTB, estime que les problèmes de santé ressentis par les exploitants sont des maladies neuromusculaires, les troubles respiratoires et cutanés. Ces problèmes, assurent les chercheurs, sont dus en partie au faible niveau d’instruction et au manque ou l’insuffisance de connaissance des exploitants sur les conséquences sanitaires liées à l’utilisation des engrais et des pesticides.
@mamadou_togola