Science et Société

Hépatite B: Au Mali, deux femmes enceintes sur dix sont infectées par la pathologie

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La Journée mondiale contre l’hépatite a été célébrée, le 28 juillet dernier, dans un contexte marqué par la COVID-19. Pour cette édition 2020, les acteurs de la lutte contre les hépatites virales au Mali ont mis l’accent sur la transmission mère – enfant.

«Le dépistage des femmes enceintes: un enjeu majeur dans la lutte de l’hépatite virale B». C’est le thème national de l’édition 2020 de la Journée contre l’hépatite. Selon Dr Youssouf Diallo, Coordinateur de la Cellule Sectorielle de Lutte contre le VIH / Sida, la Tuberculose et les Hépatites Virales (CSLS – TBH), ce thème vise à mettre l’accent sur la transmission verticale (mère à l’enfant). «Il faut rompre ce mode de transmission», a indiqué Dr Youssouf Diallo.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé, l’hépatite doit être reconnue comme une menace pour la santé publique. En Afrique, 71 millions de personnes sont atteintes d’hépatite virale chronique. «300 de ces malades perdent malheureusement la vie chaque jour des suites du cancer du foie et d’autres complications liées à l’hépatite B et à l’hépatite C», a affirmé Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.

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Appelée «Saï nèrèmuguman ou saï jaune», en bambara, l’hépatite B, définit le Pr Anselme Konaté, hépato-gastro-entérologue au CHU Gabriel Touré, est une inflammation aigüe ou chronique du foie. L’hépatite virale se transmet de la mère à l’enfant, par le rapport sexuel ou par contact avec du sang ou des objets contaminés. «Dans 90% des cas, un patient attient d’hépatite B, ne présente aucun symptôme», indique Pr Konaté. Seulement, dans 10% des cas, le malade présente les signes cliniques suivants: yeux jaunes, urine rouge, fièvre, céphalée, écoulement du nez. Au Mali, on estime à deux millions de personnes le nombre de porteurs chroniques, soit 15% de la population générale.

14 000 femmes enceintes à dépister

Au Mali, deux femmes enceintes sur dix sont infectées par l’hépatite. «La peur de ces femmes, c’est de transmettre le virus à leurs enfants», a indiqué Pr Youssouf Traoré, enseignant-chercheur en Gynécologie obstétrique. «Toute femme enceinte doit se voir proposer le dépistage de l’hépatite», a ajouté Pr Traoré. Malheureusement, dénonce le chercheur, le calendrier de vaccination des enfants prévoit cette vaccination six semaines après la naissance. «Ce temps est beaucoup trop long et laisse du temps à la contamination du nouveau-né.»

«Il est possible de combattre la maladie par un test de dépistage prénatal et l’administration de médicaments antiviraux à la femme enceinte d’une part et d’autre part à la vaccination du nouveau – né à la naissance», a affirmé le Coordinateur de la Cellule Sectorielle de Lutte contre le VIH / Sida, la Tuberculose et les Hépatites Virales (CSLS – TBH). Cette année, ce sont quelque 14 000 femmes enceintes qui seront gratuitement dépistées. La campagne de dépistage aura lieu dans les 06 districts sanitaires de Bamako, dans 03 districts sanitaires de la région de Kayes, de la région de Koulikoro et de Sikasso. L’un des objectifs de dépistage massif est la vaccination du nouveau – né à la naissance.

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Selon le pédiatre Dr Karamoko Sacko, spécialiste de l’ictère, l’idéale est d’administrer la première dose de vaccin dans les 24 heures après la naissance. Malheureusement au Mali, cette dose est administrée 45 jours après la naissance. «Il faut que ça change, parce qu’un enfant infecté est un adulte malade», a conclu Dr Karamoko Sacko.

Mamadou TOGOLA| JSTM.ORG

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