Science et Société

Grève du syndicat de la santé et de l’action sociale: les services paralysés

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Salles de consultation fermées, bureaux d’accueil et d’entrées désertes, tel est l’aspect que les structures sanitaires offrent aux visiteurs depuis l’application du mot d’ordre de grève de deux syndicats de la santé, de l’action sociale et de la promotion de la famille, à compter du 17 octobre 2016. A la demande des syndicats, toutes les activités cliniques sont à l’arrêts à l’exception des cas urgents qui sont pris en charge avec le service minimum. Les plus nantis convergent vers les structures privées. Le ministère de la Santé et de l’hygiène publique ne veut pas céder et les syndicalistes se serrent les coudes. Chacune des deux parties doit mettre un peu d’eau dans son vin afin de privilégier l’intérêt seul des patients.

Lourdes conséquences dans plusieurs structures sanitaires de Bamako et de l’intérieur

La grève de cinq jours lancée à l’appel du Syndicat national de la santé, de l’action sociale et de la promotion de la famille (SNS-AS-PF) et du Syndicat autonome des cadres médicaux, est largement suivie par les praticiens de santé sur l’ensemble du territoire sauf à Kidal. Cette grève, qui a démarré depuis le 17 octobre, se poursuit au détriment des malades qui vont devoir prendre leur mal en patience. Au troisième jour du débrayage, les responsables syndicaux se vantent de la réussite du mot d’ordre. Ils évoquent un taux de réussite de 90% au niveau national. « C’est fort appréciable », se réjouit le secrétaire général adjoint, Issoufi Maïga, qui fait régulièrement la ronde dans les différentes structures sanitaires. Ce mouvement qui est loin d’être le premier du genre selon les syndicalistes, est une réponse au silence du gouvernement face aux différentes doléances. Pour le secrétaire général adjoint, Issoufi Maïga, même si toutes les voies ne sont pas épuisées, le dialogue reste suspendu pour le moment.

Dans toutes les structures visitées, le constat reste alarmant. Lors de notre passage à l’hôpital du Mali, le Directeur adjoint de cet établissement, Ousmane Attaher Dicko, était en train de visiter les différents services. « Depuis que la grève a démarré, nous faisons le tour, trois fois au cours de la journée pour veiller sur le fonctionnement du service minimum. Même s’il n’y a pas de consultations, nous nous assurons que le service minimum est assuré », nous a-t-il confirmé. Il souligne que cette grève va avoir pour conséquences notamment “un surcroit de la prise en charge des patients dont le nombre sera à l’évidence très élevé”.
Même scénario à l’IOTA, ainsi qu’au CHU Gabriel Touré et au Centre de référence de la Commune II. Dans toutes ces structures, le service minimum est assuré pour la prise en charge des cas urgents à la pédiatrie, à la gynécologie et aux services des urgences.

Rappelons que l’objet de la discorde entre les syndicats et le département de la santé et de l’hygiène publique englobe le concours professionnel d’entrée à l’institut national de formation des travailleurs sociaux, l’engagement pris par l’état de prendre en charge le salaire des travailleurs de l’UMPP avant sa restructuration, l’augmentation des primes de fonction spéciale et de garde, ainsi que l’instauration d’une prime de monture. S’y ajoutent l’octroi d’autorisation et de congé de formation à tous les travailleurs ayant respecté la règlementation en vigueur, l’intégration des contractuels notamment l’organisation du test pour les 191 dossiers présélectionnés.
Dans leur cahier de doléances, les syndicalistes demandent d’intégrer les émoluments des bi-appartenance dans le salaire pour le paiement régulier et la prise en compte dans le calcul de la pension. Ils fustigent l’attitude du département à mettre en place une commission alors que le syndicat opte pour la réaffectation des syndicalistes mutés abusivement ou pour fait syndical. La non-satisfaction des points cités ci-dessus a amené les deux syndicats à projeter la grève de cinq jours dont l’objectif est de résister à l’intimidation, aux menaces et même à la calomnie.

Ramata Tembely, Journaliste scientifique

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