France: Des chercheurs s’inspirent d’éponges marines pour créer un puissant anticancéreux
Des scientifiques de trois laboratoires de Toulouse ont mis au point une molécule aux propriétés anticancéreuses en s’inspirant d’éponges marines…
La nature est un laboratoire à ciel ouvert. Et une fantastique source d’inspiration pour les scientifiques. Des Toulousains ont ainsi décidé de se pencher il y a quelques années sur les « super pouvoirs » des éponges présentes dans les fonds sous marins des Caraïbes.
Et d’exploiter une de leurs molécules naturelles dont les propriétés anticancéreuses sont connues. Après l’avoir décortiquée, des chercheurs du laboratoire Synthèse et physico-chimie de molécules d’intérêt biologique (SPCMIB) l’ont reproduite en laboratoire.
« C’est comme si nous prenions une pierre brute, que nous l’avons ciselée et façonnée pour ne garder que ses propriétés intéressantes et s’affranchir de ses défauts », explique Yves Genisson, directeur de recherches.
Ils ont boosté les capacités anticancéreuses de la molécule de synthèse
Une fois l’arme trouvée, il fallait la rendre plus puissante et savoir comment la faire fonctionner contre les cellules cancéreuses. Pour y parvenir, l’équipe du laboratoire s’est associée à des membres du Laboratoire de chimie de coordination (LCC) et del’Institut de pharmacologie et de biologie structurale (IPBS), également installés dans la Ville rose, sur le campus de l’Université Paul-Sabatier.
Ensemble, ils ont réussi à booster les capacités anticancéreuses de la molécule de synthèse. « Si nous la comparons à la molécule naturelle qui nous a inspirés, nous avons augmenté de 700 à 1.000 fois son impact sur les cellules cancéreuses », assure Sébastien Britton, l’un des chercheurs de l’IPBS. Une fois à l’intérieur de la cellule, la molécule agit ensuite comme une grenade et détruit sa cible de l’intérieur.
Arriver à l’utiliser de manière ciblée
Des résultats prometteurs dont les résultats ont été publiés au printemps. Mais pour les scientifiques il reste encore quelques mystères à percer. Notamment comment ces « super » molécules arrivent à tuer les cellules cancéreuses, comment elles peuvent identifier leur cible ? « Nous voulons savoir comment l’utiliser dans tel ou tel cancer », souligne Etienne Joly, chercheur à l’IPBS (CNRS/UPS).
Des résultats prometteurs qui laissent entrevoir d’ici quelques années la possibilité de transformer l’essai et de mettre au point à terme un médicament efficace.
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