Est ce que la solution du VIH se trouverait dans la médecine traditionnelle?
Pr Rokia Sanogo, enseignante chercheuse et chef de département médecine traditionnelle (DMT)
Ce n’est ni de l’utopie ni de la tromperie mais la pure réalité basée sur des recherches scientifiques menées sur les plantes que le Pr. Rokia Sanogo, a révélé ses informations. Selon elle, il existe bel et bien des plantes qui ont été testées et qui peuvent neutraliser le virus du VIH. Professeur émérite, Rokia Sanogo est enseignante chercheuse et chef de département de la médecine traditionnelle de l’Institut National de Recherches en Santé Publique (INRSP). Dans l’entretien qu’elle nous a accordé en marge de la Journée Africaine de la Médecine Traditionnelle célébrée, le 31 août, la spécialiste met en exergue les différentes vertus des plantes médicinales dans la lutte contre les maladies principalement le VIH. Elle a à son actif plus de 60 publications.
« Nous avons des plantes testées qui peuvent neutraliser le virus du VIH»
Selon elle, il est primordial d’approfondir la recherche sur les plantes médicinales pour mettre à la disposition des populations du Mali des médicaments à base de plantes sûres et efficaces. A l’en croire, le salut de la lutte contre le VIH et d’autres maladies virales trouveront leur solution dans les médicaments traditionnels améliorés appelés « MTA ». « Et depuis des décennies le département de la médecine traditionnelle de l’Institut National de Recherches en Santé Publique s’atèle a la tache » a commenté la spécialiste.
Pour cette dernière face à toutes les maladies et préoccupations, les gens doivent avoir le réflexe médecine traditionnelle. Primo, dira-t-elle c’est la première ressource disponible avec des connaissances à la portée. Secundo, elle affirme que la santé communautaire doit être assimilable à la médecine traditionnelle. D’après elle, pour la prise en charge efficace du VIH il faut une collaboration étroite entre la médecine conventionnelle et la médecine traditionnelle. Elle précisera qu’au niveau de la médecine traditionnelle il existe beaucoup de recettes qui peuvent aider pour lutter contre les maladies opportunistes : les diarrhées, les dermatoses. En dehors de cela, explique le Pr Sanogo, la médecine traditionnelle est riche en plantes qui peuvent être utilisées pour renforcer le système immunitaire. « Nous avons travaillé sur des médicaments qui peuvent renforcer le système immunitaire et qui permettent à l’organisme de mieux combattre le VIH. Il y a des plantes médicinales qui contiennent des principes et actifs qui sont des antibiotiques et antifongiques qui sont efficaces contre le virus du SIDA. Et c’est grâce à un financement de la banque africaine de développement que l’étude a été menée » a-t-elle laissé entendre.
Elle estime que les Africains doivent cesser de penser que s’il n’y a pas de solution avec la médecine moderne on ne peut pas en avoir avec les plantes. « Il y a des plantes africaines qui ont des principes actifs qui ont été testés et qui peuvent neutraliser le virus du VIH SIDA » insiste la chercheuse. Avant de reconnaitre que le traitement des maladies virales reste difficile. Elle a précisé que le département de la médecine traditionnelle a un médicament en gélule préparé à base de plante appelé GMP pour l’associer aux ARV. « Pour toute question d’ordre éthique, nous disons que tous les patients qui ont besoin d’ARV doivent être mis sous ARV. Mais nous voulons associer les plantes pour voir et faire la comparaison entre le groupe qui va recevoir les plantes et celui chez qui aucune plante n’a été associée pour voir le bénéfice » a indiqué le Pr. Sanogo.
Elle affirmera que le département de la médecine traditionnelle est prêt à donner le produit aux malades qui ne sont pas sous ARV. « Cela ne veut pas dire que les tradipraticiens ne sont pas en train d’utiliser ces plantes pour lutter contre le VIH. Ils ont été conseillés de ne pas faire trop de bruits autour de cela. Ils font en sorte que le constat sera fait par les médecins eux-mêmes » a fait remarquer l’oratrice. Il est fortement conseillé de le faire en collaboration avec les médecins qui constateront eux-mêmes le résultat.
Ramata TEMBELY, Journaliste scientifique