Des solutions de financement de la recherche scientifique dans les universités africaines
Des réflexions pour améliorer le financement des recherches scientifiques en Afrique ont été menées par des spécialistes de différentes disciplines universitaires, à saint Louis au Sénégal, du 15 au 18 mars 2022. C’était en marge du colloque international « African research matters ».
La recherche est en panne de financement au sein des universités en Afrique. C’est le constat fait par une grande majorité des participants au colloque. Ils estiment que la contribution des Etats africains est en deçà du coût des opérations de recherches. Car, dans les pays africains, le financement apporté à la recherche scientifique dans les universités se limite uniquement à la prise en charge des salaires des enseignants commis aux services des laboratoires.
Or, « ce financement devrait être destiné à un groupe de chercheurs d’un laboratoire pour leur mobilité sur le terrain, acquérir des ouvrages et du matériel nécessaire à cette activité », souligne la Camerounaise Nadine Machikou, vice-présidente de l’Association africaine de science politique, par ailleurs, recteur adjointe de l’université de Yaoundé 2, en charge de la recherche et de la coopération avec le monde économique.
« Comment comprendre que deux ans après la survenue de la pandémie de Covid-19, seul le continent africain est encore incapable de mettre au point un vaccin », s’inquiète Mame Penda Ba, première femme agrégée de science politique au Sénégal.
Pour cette spécialiste des sciences politiques, « Il y a un manque de volonté réelle des Etats à accorder un intérêt majeur à la recherche dans les pays africains. »
Des solutions ?
Après d’intenses réflexions, les chercheurs ont convenu de la nécessité de mettre en place une ingénierie financière réservée à la recherche qui va permettre, au mieux, de répondre aux préoccupations. Cette architecture économique se chargera également de l’élaboration des besoins et des sources de financement locales et étrangères.
Pour cela, il faut dès maintenant « identifier les acteurs ayant un intérêt à financer la recherche – en Afrique – pour les inciter à contribuer à des activités de recherches bénéfiques pour eux et pour nos sociétés », a conseillé Pr Felwin Sarr, 50 ans, économiste sénégalais.
Cependant, pour se faire financer, la recherche doit être à la portée d’une réinvention. C’est dans ce contexte qu’intervient la revue de Global Africa dont le lancement du tout premier numéro a eu lieu lors du colloque sur le thème « penser les futurs africains en réponse aux défis planétaires ». Un thème qui amorce, selon ses promoteurs, une première réponse au défi du financement.
Eloi TOGO