Science et Société

Des ministres s’engagent pour l’éradication du vers de guinée d’ici 2030

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Les ministres de la Santé du Cameroun, de la République Centrafricaine (RCA) et du Tchad se sont réunis le 17 septembre 2024 à N’Djamena pour réaffirmer leur engagement dans la lutte contre la maladie du ver de Guinée, ou dracunculose. Cette réunion internationale, axée sur le plaidoyer et la mobilisation de ressources, a abouti à la signature de la déclaration de N’Djamena, renforçant la feuille de route pour éradiquer cette maladie d’ici 2030, en accord avec les objectifs mondiaux de lutte contre les maladies tropicales négligées.

Organisée par le gouvernement tchadien, en partenariat avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Centre Carter, cette rencontre a souligné les défis persistants malgré les progrès remarquables réalisés. Depuis les années 1980, le nombre de cas de dracunculose a chuté de 3,56 millions dans 20 pays à seulement 14 cas en 2023. Pourtant, l’apparition de la maladie chez les chiens et d’autres animaux dans certaines zones, en particulier au Tchad, constitue une nouvelle menace pour ces avancées.

Les ministres présents ont convenu de plusieurs priorités, notamment l’intensification de la surveillance communautaire, l’augmentation des financements nationaux pour les programmes d’éradication, et le renforcement des législations pour contrôler les populations animales vectrices de la maladie. La réunion a aussi mis l’accent sur l’importance d’un accès élargi à l’eau potable et sur des interventions synchronisées entre pays frontaliers.

Le Tchad, en tant que pays rapportant plus de 50 % des cas humains et 80 % des infections animales de ver de Guinée chaque année, est au cœur des efforts d’éradication. Neuf des 14 cas mondiaux enregistrés en 2023 proviennent du Tchad, avec des cas suspects importés au Cameroun et en RCA, renforçant la nécessité d’une coopération régionale renforcée.

Le Premier ministre tchadien, Monsieur Allah-Maye Halina, a exprimé la détermination de son pays à honorer ses engagements, notamment ceux pris dans la Déclaration d’Abu Dhabi en 2022. Le Directeur général de l’OMS, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a salué les efforts continus du Tchad et a souligné que l’éradication de la dracunculose n’était plus qu’à une étape de devenir une réalité, transformant ainsi des vies et renforçant les communautés.

Cependant, malgré les progrès spectaculaires dans la réduction des cas, la dernière phase d’éradication reste un défi, avec des obstacles tels que la transmission animale, le manque d’eau potable et le financement insuffisant. Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, a encouragé les gouvernements à renforcer la surveillance transfrontalière et à intégrer les efforts d’éradication du ver de Guinée dans d’autres programmes de santé.

L’OMS recommande de maintenir une surveillance active pendant au moins trois ans dans les zones qui ont interrompu la transmission de la maladie afin de prévenir une résurgence de l’infection. Elle s’engage également à poursuivre ses actions de plaidoyer et de coordination pour l’éradication complète de la dracunculose.

Ainsi, les pays africains, en particulier le Tchad, sont plus proches que jamais de libérer le continent – et le monde – de cette maladie débilitante, en dépit des nombreux défis restants.

Edithe Valerie, N. (Source Oms. )

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