Science et Société

Covid-19: moins de 2% des vaccins ont été administrés en Afrique

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Moins de 2 % des 690 millions de doses de vaccin anti-COVID-19 administrées jusqu’à présent à l’échelle mondiale l’ont été en Afrique, où la majorité des pays ont reçu les vaccins il y a seulement cinq semaines et en petites quantités.


COMMUNIQUÉ DE PRESSE du Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique


Quarante-cinq pays africains ont reçu des vaccins, 43 d’entre eux ont commencé les vaccinations et près de 13 millions des 31,6 millions de doses livrées à ce jour ont été administrées. Le rythme du déploiement des vaccins n’est cependant pas uniforme, 93 % des doses ayant été administrées dans 10 pays.

La préparation du déploiement des vaccins – en particulier la formation du personnel de santé, la présélection des groupes prioritaires et la coordination – a permis à certains pays d’atteindre rapidement une grande partie des groupes de population à haut risque ciblés, tels que le personnel de santé. Les 10 pays qui ont vacciné le plus grand nombre de personnes ont utilisé au moins 65 % de leurs stocks.

« Des progrès sont certes réalisés, mais de nombreux pays africains ont à peine dépassé la ligne de départ. Des stocks limités et des goulots d’étranglement au niveau de l’approvisionnement mettent les vaccins contre la COVID-19 hors de portée de nombreuses personnes dans notre Région », a déclaré Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique. « L’accès équitable aux vaccins doit être une réalité si nous voulons collectivement faire un pas en avant dans la lutte contre cette pandémie. »

Lorsque les vaccins sont livrés, leur déploiement dans certains pays est parfois retardé par des obstacles d’ordre opérationnel et financier ou par des difficultés logistiques telles que l’accès à des sites distants. L’OMS fournit un appui aux pays pour qu’ils puissent relever ces défis en renforçant la planification et la coordination, en préconisant une augmentation des ressources financières et en mettant en place des stratégies de communication efficaces pour surmonter les réticences vis-à-vis de la vaccination et lutter contre la désinformation.

Les retards n’affectent pas seulement la prestation des activités de vaccination au bénéfice des cibles prioritaires, mais aussi l’élargissement de la vaccination au reste de la population, étant entendu que certaines personnes ont exprimé leur impatience de se faire vacciner. La cible définie par l’OMS est que le personnel de santé et les autres groupes prioritaires commencent à être vaccinés dans tous les pays au cours des 100 premiers jours de 2021.

« L’Afrique a déjà un écart à rattraper en matière de vaccination contre la COVID-19 et cet écart ne cesse de se creuser. Si nous reconnaissons l’immense fardeau que représente la demande mondiale de vaccins, les inégalités ne font qu’accentuer la pénurie », a souligné Dr Moeti. « Plus d’un milliard d’Africains restent en marge de cette marche historique vers la fin de la pandémie. »

Grâce au Mécanisme COVAX, en tout 16,6 millions de doses de vaccin – principalement AstraZeneca – ont été livrées aux pays africains.

Le Comité consultatif mondial pour la sécurité des vaccins de l’OMS a conclu cette semaine que le lien entre le vaccin AstraZeneca et le signalement de rares caillots sanguins chez des personnes à qui ce vaccin a été administré est plausible mais pas encore confirmé. Cette conclusion fait suite à l’annonce de l’Agence européenne des médicaments qui a indiqué que les caillots sanguins inhabituels devraient figurer sur la liste des effets secondaires très rares du vaccin.

Sur les près de 200 millions de personnes à qui le vaccin AstraZeneca contre la COVID-19 a été administré dans le monde, le nombre de cas de caillots sanguins et de numération plaquettaire faible reste extrêmement bas.

Le Comité consultatif mondial pour la sécurité des vaccins continue de recueillir et d’examiner d’autres données tout en surveillant attentivement le déploiement de tous les vaccins contre la COVID-19. Sur la base des informations actuelles, l’OMS considère que les avantages l’emportent largement sur les risques et que les pays d’Afrique devraient continuer à vacciner les populations avec le vaccin AstraZeneca.

Le continent africain a désormais enregistré près de 4,3 millions de cas d’infection par la COVID-19 et 114 000 décès. Au cours des deux derniers mois, la situation s’est stabilisée dans la Région, avec environ 74 000 nouveaux cas par semaine. Cependant, le Kenya est touché par une troisième vague et l’épidémie semble progresser dans 14 autres pays africains, notamment en Éthiopie, en Érythrée, au Mali, au Rwanda et en Tunisie.

Dr Moeti s’est exprimée à l’occasion d’une conférence de presse virtuelle animée par APO Group. Elle était accompagnée du Dr Abdelhakim Yahyane, directeur de la Population au ministère de la Santé du Maroc, et de M. Mohamed Malick Fall, directeur régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe. Étaient également présents pour répondre aux questions, Dr Salam Gueye, directeur du groupe organique Préparation aux situations d’urgence et organisation des secours au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, et Dr Richard Mihigo, coordonnateur du programme Vaccination et mise au point des vaccins au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique.

 

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