Corruption au Mali: le sociologue Mohamed Abdoullah Haïdara révèle 03 principaux facteurs
La corruption n’est pas qu’un problème financier, économique ou juridique. Il s’agit d’un problème avant tout social. Le Chercheur Mohamed Abdoullah Haïdara a mené une étude dite «sociologique de la Corruption et du sous-développement du Mali». L’étude a été publié dans l’Annale de l’Université des Lettres et Sciences Humaines de Bamako, en décembre 2019.
«Sourafing», « ka damoun» sont des termes utilisés par les Maliens au quotidien pour définir un acte de corruption. Au Mali, la corruption est engendrée, selon le chercheur, par des facteurs socioculturels, les liens parentaux et amicaux, le système hiérarchique de l’administration.
Les facteurs socioculturels, indique Mohamed Abdoullah Haïdara, sont une perversion du rôle des institutions sociales. Autrefois, le cousinage à plaisanterie, les plaisanteries inter- générationnelles, les classes d’âge ainsi que les pactes liant les différents groupes ethniques et localités du pays servaient de régulateurs. Elles étaient conçues pour permettre aux groupes sociaux de vivre en harmonie et en paix et de favoriser le dialogue intra et intergénérationnel. «On les a transformées aujourd’hui en instrument de pression morale ouvrant ainsi la porte à la corruption»,
Les liens parentaux et amicaux peuvent, selon le sociologue, facilement jouer le rôle de catalyseur de la corruption. «Ce sont des relations tissées dans le cadre des petits groupes avec une charge émotionnelle très intense et de ce fait, peuvent drainer les individus dans des situations de corruption». D’ailleurs, assure Haïdara, l’une des formes de corruption les plus répandues au Mali, est le népotisme qui tire son origine linguistique du mot « neveu » en latin. Les liens amicaux, explique le chercheur, sont presque de la même nature sociologique que les relations parentales qui se passent au sein des groupes restreints comme les ‘’grins’’ des réseaux d’amitié entre autres.
Le troisième facteur de la corruption, note Haïdara, est lié au système d’hiérarchie de nature bureaucratique. «La corruption administrative est une forme de corruption qui se pratique très souvent par peur et intimidation de la hiérarchie que par le désir réel de l’agent administratif à être corrompu». Il n’est pas rare dans ce cas de voir des agents administratifs devenir corrompus par la pression exercée sur eux de la part de leurs supérieurs hiérarchiques.
La corruption entraine le sous-développement. «En moyenne 4 à 5% du budget national sont détournés annuellement par les agents des services publics et leurs collaborateurs», a révélé l’étude. En 2017, le rapport annuel du Bureau du Vérificateur général (BVG) a montré le détournement de 70 milliards FCFA.
Selon Transparency International, en 2016 le Mali figurait à la 116e place sur les 176 pays les plus corrompus. Entre 2016 et 2018, les enquêtes de Afrobaromètre ont montré que les groupes perçus comme les plus susceptibles de se livrer à des actes de corruption étaient: les magistrats, les décideurs politiques et la Police.
Cheick Hamala Touré | JSTM.ORG
désolé mais vous êtes entrain d’alimenter les thèses racistes qui prétendent que les africains sont plus enclin à pratiquer la corruption du fait de leur culture;je vous renvoie à une déclaration de l’ex président du Nigeria Obasanjo qui disait au cours d’une conférence que”dans la culture africaine lorsqu’on reçoit un cadeau démesuré on le rendait immédiatement”;aucun peuple aucune culture n’est propice à la corruption qui est une perversion s’expliquant par la mauvaise gouvernance et l’absence de transparence.désolé que ces idées viennent d’un africain.