Science et Société

Bio-informatique: le Mali à l’ère de la recherche «in silico»!

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D’abord des tests «in vitro», puis des tests «in vivo». Les biologistes ont longtemps respecté cette procédure. Mais le développement de l’informatique a changé la donne. Aujourd’hui, pour une recherche efficace en biologie, il faut initialement passer par l’étape «in silico». Une science futuriste déjà acquise par le Mali.

«A l’avenir, le médecin n’aura plus besoin de vous diagnostiquer pour vous prescrire des médicaments, il regardera sa base de données pour voir quel médicament vous convient le plus», assure le Professeur Mamadou Wélé, directeur du Centre africain d’Excellence sur la bio-informatique. L’enseignant-chercheur explique qu’avec le développement de la notion de «médecine personnalisée», l’avenir de la recherche en biologie se trouve dans la bio-informatique.

«La bio-informatique est l’utilisation de l’outil informatique dans l’analyse de donnée biologique», indique Pr Wélé. Aux dires de l’enseignant, la bio-informatique est le dernier né de la grande famille des sciences biologiques. Pendant les dernières décennies, l’homme a généré assez de génome, assez d’informations ont été recueillies. Désormais, la question était de savoir: que faire de ces données? On est arrivé à la conclusion que l’informatique peut nous aider à organiser ces données. C’est la naissance de l’expérience « in silico », dans l’ordinateur.

Un gain de temps énorme et une réduction de coût de la recherche

Avant toutes les expériences se faisaient dans les laboratoires qu’on appelle les labos humides ou mouillés. Mais avec la bio-informatique, expose Pr Wélé, on peut regarder sur l’ordinateur (in silico) les réactions de différents composés chimiques. C’est quand vous obtenez un résultat satisfaisant que vous passez au tube (in vitro). Les tests qui duraient un à deux ans ne prennent que 5 à 10 minutes.

Pour obtenir un résultat satisfaisant, les laboratoires traditionnels consomment énormément de tubes et de réactifs. «Ce sont des produits qui coûtent chers. Désormais, ces tubes et produits seront remplacés par des clics sur l’ordinateur», estime Pr Mamadou Wélé. En plus du temps et de l’argent, la bio-informatique permettra aux chercheurs d’économiser beaucoup d’énergie personnelle.

Le Mali en pôle position!

En Afrique, le Mali est l’un des pionniers dans cette discipline nouvelle. Notre pays abrite le premier et, à ce jour, l’unique Centre africain d’Excellence en Bio-informatique. Lancé, en avril 2015, les neuf premiers diplômés du prestigieux établissement, auront leur diplôme de Master dans un mois. Quatorze étudiants de la deuxième promotion viennent d’y faire leur entrée. Parmi eux un Gabonais.

Financé par le National Institutes of Health (NIH), le projet américain prévoyait la construction de cinq centres en Afrique. Mais seul celui du Mali a pu voir le jour. La raison de cette réussite, une forte plaidoirie d’Adama Daman Keita, recteur de l’Université des Sciences et Techniques de Bamako. Mais aussi une ressource humaine de qualité dans ce domaine au Mali.

Mamadou TOGOLA

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