Bamako: 80,7% des internautes dénoncent une inadéquation entre la qualité de la connexion internet et le coût de celle-ci
L’internet est un outil efficace de communication et un moyen rapide d’accès à toute sorte d’informations. Vu l’importance de l’internet dans un pays en développement, le Chapitre Malien de Société Civile de l’Internet (ISOC MALI) a présenté un rapport d’étude, le 29 juin dernier, sur l’état des lieux et perspectives de l’Internet au Mali. Cette étude est une première au Mali.
«Un internet libre, transparent et accessible pour tous est actuellement une illusion au Mali», indique le rapport de l’ISOC. Le coût de la connexion est très élevé et les principes de bases établies pour les initiateurs de l’internet sont loin d’être respectés dans notre pays. «Au Mali, les opérateurs et le gouvernement coupent la connexion comme bon leur semble», dénonce le rapport. Aussi, à part les grandes villes, les zones rurales ont de sérieux problèmes d’accès à la connexion internet.
Pour mener son étude l’ISOC a réalisé un sondage auprès de 2 550 internautes à Bamako, sur l’état des lieux et perspectives de l’internet au Mali. L’opération de collecte de données avec Google Form et ODK dans le District de Bamako s’est déroulée entre octobre et novembre 2018. Le questionnaire a été répondu par des internautes de différents profils notamment du secteur public ou privé. Les résultats sont édifiants: 96,1% des internautes à Bamako ont accès à l’Internet. Cependant, 42,9% des sondés trouvent le coût « très cher » et 33,4% autres le trouvent tout simplement «cher». Au total, 80,7% des internautes indiquent que la qualité de la connexion ne reflète pas le coût.
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Concernant la résilience: 56,3% sont d’accord que la connexion est souvent coupée, tandis-que 71% affirment que la connexion est souvent lente. Cependant elle est lente à 90,1% et coupée à 69,7% à certaines heures et le problème n’est réglé qu’après 3 jours de pannes. Aussi, 83,6% des internautes ne mesurent pas ou ne savent pas comment mesurer le débit de leur connexion. Toutefois, 60,2% des internautes sont plus ou moins satisfaits et 25,8% non satisfaits contre 14,1% seulement sont satisfaits.
Sur l’utilisation des réseaux sociaux, le rapport de l’ISOC révèle que 22,5% des internautes à Bamako utilisent Whatsapp, suivi de Facebook avec 19,9% contre 15,7% qui font des recherches avec leur connexion. Sur la technologie utilisée, 77,8% utilisent la 3G, 20% pour la 4G contre 2,2 pour la 2G.
L’étude qui avait pour objectif de dresser un profil plus objectif a permis de faire des suggestions: sur la baisse des tarifs de la connexion internet, de contrôler la qualité des services internet fournis par les opérateurs, de continuer à interpeller les opérateurs télécoms et les fournisseurs d’accès à internet (FAI) à leur devoir en respectant leurs cahiers de charges, en ce qui concernent la résilience et la qualité de la connexion.
Mariama Diallo | JSTM.ORG
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