AVC au Mali: tout savoir sur les facteurs de risques et les moyens de prévention
Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) constituent l’un des maux majeurs de la santé publique dans le monde. En Afrique, au Mali en particulier, l’incidence des AVC est en croissance constante ces dernières années pour des raisons d’industrialisation, d’urbanisation….Quels sont les facteurs de risque ? Peut-on prévenir les AVC ?
Selon l’OMS, le nombre des AVC dans le monde passera de 15 millions en 2005 à 23 millions à l’horizon 2030. Le nombre annuel au niveau mondial de décès dus à la maladie évalué à 5, 7 millions en 2005 atteindra également 7,8 millions en 2030. Dans le monde, selon les données, il est estimé qu’il se produit 30 accidents vasculaires cérébraux toutes les 60 secondes. La maladie est rare chez les moins de 40 ans. Elle frappe cependant près de 8 % des enfants atteints de drépanocytose. L’AVC touche différemment selon les pays.
En Afrique, les AVC représentent la première cause d’hospitalisation dans les services spécialisées. Selon la thèse de Mohamed Albakaye en 2009-2010, sur les séries avec la réalisation du scanner, la mortalité des infarctus cérébraux était de 35,2% au Mali. Alors que la fréquence hospitalière des AVC était de 13, 5% avec une mortalité de 22,5% toujours selon cette étude.
Dans les pays développés, l’incidence des AVC est estimée entre 420 et 650 pour 100. 000 personnes. En France, chaque année 140. 000 personnes sont victimes d’un AVC, dont un AVC toutes les quatre minutes. Une personne sur six aura un AVC dans sa vie selon les données et environ 20% des personnes décèdent dans l’année. L’AVC est la 1ère cause de décès chez la femme et la 3ème cause chez l’homme. Le risque de mortalité dépend toutefois de la nature de l’AVC.
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C’est quoi un AVC ?
Un AVC est un déficit neurologique d’installation « rapide », durant plus de 24 heures, lié à une dysfonction cérébrale focale ou globale pouvant être mortel. La cause apparente est vasculaire. Il existe deux types d’AVC à savoir les AVC ischémiques et hémorragiques et quatre grandes variétés d’AVC à savoir:
- L’hémorragie sous-arachnoïdienne (HSA)
- L’hémorragie intra cérébrale (HIC)
- L’accident ischémique transitoire (AIT)
- L’infarctus cérébral (IC)
Outre ces accidents d’origines artérielles, il existe une cinquième variété d’AVC appelé thrombose. Elle est au niveau du système veineux cérébral autrement appelé thrombose veineuse cérébrale.
Cependant, les facteurs de risques favorisants des AVC sont repartis entre deux : celles qui sont modifiables et non modifiables.
Les facteurs de risque non modifiables
L’âge, le sexe et la génétique sont des facteurs de risques non modifiables. L’âge est le facteur de risque le plus favorisant alors que l’incidence est multiplié chez l’homme par rapport à la femme.
Les facteurs de risques modifiables
Ils sont l’hypertension artérielle (HTA), le diabète, les maladies cardiaques, le tabac, l’alcool, l’alimentation,…
Sur ces facteurs, l’hypertension artérielle et le tabagisme sont les deux grands facteurs de risques. Selon l’OMS, sur dix personnes décédées de l’AVC, quatre auraient pu être sauvé si leur tension avait été maitrisée. L’hypertension artérielle est le facteur de risque majeur de survenue d’une hémorragie intracérébrale, particulièrement chez les sujets dont l’hypertension est mal équilibrée et chez les fumeurs. L’incidence des AVC est de 5.2% chez des sujets de plus de 60 ans. Le diabète quant à lui, c’est un facteur de risque aggravant des AVC ischémiques (complications liées à la micro angiopathie). Il représente 3,2 à 37,3% des cas. En ce qui concerne le tabac, il augmente le risque d’infarctus cérébral par artériopathie extra ou intracrânienne. Quant à l’alcool, c’est un facteur de risque pour toutes les variétés d’AVC si la consommation régulière est supérieure à 1 à 2 verres standard soit 12g d’alcool, ressort de la thèse de M. Albakaye en 2010. Les cardiopathies emboligènes représentent environ 20% des infarctus cérébraux.
Selon la fondation pour la recherche des AVC, l’alimentation est l’un des facteurs de risque les plus difficiles à étudier scientifiquement, ce qui explique le foisonnement de conseil diététiques et de régimes plus ou moins fantaisistes dont l’efficacité pour diminuer le risque vasculaire reste à démontrer. Les données les plus solides concernent l’effet néfaste du sel (chlorure de sodium) et d’une alimentation trop riche en graisse et l’effet bénéfique des fruits et légumes.
Au Mali, la majorité du personnel directement impliqué dans la prise en charge des AVC se trouve à Bamako.
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Comment le prévenir ?
La fondation pour la recherche des AVC a donné six mesures possibles pour réduire le risque d’accident vasculaire cérébral et les dangers qu’il présente :
- Dépister et traiter les maladies qui augmentent le risque d’AVC : hypertension artérielle, diabète,…
- Ne pas fumer
- Equilibrer son alimentation en privilégiant les fruits et légumes tout en réduisant la consommation du sel et de graisse
- Pratiquer régulièrement une activité physique et limiter sa consommation d’alcool.
- Limiter sa consommation d’alcool
- Apprendre à reconnaitre les signes d’alerte d’un AVC
Comment reconnaitre les signes d’un AVC ?
Selon la fondation pour la recherche des AVC, si vous ressentez brutalement une faiblesse d’un côté du corps, des troubles de la parole, d’une paralysie du visage, du bras ou de la jambe, c’est possible que cela soit un AVC. Il faut vite agir !
Hadjiratou Maïga