Au Mali, la recherche bénéficie de près de 49 milliards FCFA pour lutter contre le paludisme
Les structures nationales de lutte contre la malaria bénéficient depuis janvier 2022, d’un fond d’une valeur d'environs 49 milliards francs CFA (74 millions d'euros), dans le but d’éradiquer définitivement le paludisme au Mali à l’horizon 2030.
« Un Mali sans paludisme à l’horizon 2030 » est l’objectif que veut atteindre le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP). Une maladie qui a fait 1480 morts dans le pays en 2021 et affecté la croissance économique de -1,3%.
Malgré la persistance du paludisme et la guerre dans le pays, le Mali a réussi à réduire le nombre de décès dû au paludisme entre 2012 et 2021, de 1894 morts à 1480. « Pour booster cette dynamique, le Fond mondial a alloué au Mali, une somme de 74 millions d’euros pour une période de trois ans, allant de janvier 2021 à décembre 2024. Ce montant destiné à la recherche d’outils innovants contre le paludisme est géré par le Catholic relief services (CRS), une ONG américaine créée par des Evêques des Etats-Unis et présente au Mali depuis 1999 », a expliqué à JSTM, Dr Mariam Tall, directrice du projet Fond mondial paludisme à CRS-Mali, au cours de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme, célébrée le 25 avril.
Le thème retenu pour l’édition 2022 de la Journée est « Innover pour réduire la charge du paludisme et sauver des vies. » Il s’inscrit selon Dr Jean Pierre Baptiste, représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Mali, en droite ligne de son appel « à intensifier d’urgence l’innovation et le déploiement de nouveaux outils dans la lutte contre le paludisme tout en plaidant pour un accès équitable à la prévention et au traitement de cette maladie dans le contexte de renforcement de la résilience des systèmes de santé. »
Cinq innovations développées au Mali
Les différents fonds octroyés à la recherche ont permis aux « chercheurs maliens de développer des innovations révolutionnaires pour protéger la population contre le paludisme », a expliqué l’entomologiste Coulibaly Mamadou du Centre de recherche et de formation sur le paludisme (MRTC-Entomo) au cours d’une conférence de presse organisée par le PNLP, le 20 avril dernier.
« La première innovation est le répulsifs spatiaux financés par le CRS-Mali. C’est une technologie utilisant des produits repoussant les moustiques, qu’on colle sur des supports plastiques accrochés dans un coin de la chambre. Son avantage est de chasser tous les moustiques dans la chambre à coucher et ainsi réduire le contact homme-moustique. La deuxième innovation est un piège qui attire les moustiques et les tue grâce à un insecticide qu’il contient. La troisième utilise l’être humain contre les moustiques. C’est-à-dire qu’on donne à l’Homme, un traitement à base de l’ivermectine. Et si un moustique pique cet Homme à partir du 14e jour du traitement, ce moustique meurt », révèle Coulibaly Mamadou avant de conclure sur la présentation des deux dernières innovations.
Le vaccin de blocage de la transmission du paludisme et les moustiques génétiquement modifiés sont les deux dernières technologies développées au Mali dans le cadre de la lutte contre le paludisme.
Mardochée BOLI