Adaptation des cultures à la sécheresse: Cinq variétés de blé tendre expérimentées à l’IPR/IFRA
Des chercheurs du laboratoire d’Agrophysiogénétique et de Biotechnologies Végétales de l’Institut Polytechniques Rural de Formation et de Recherche Appliquée (l’IPR/IFRA de Katibougou) ont entrepris des études d’adaptation de nouvelles variétés de blé tendre. L’étude a été publiée sous le thème: «Étude des possibilités d’adaptation de cinq (5) variétés de blé tendre (Triticum aestivum L) en zone soudano-sahélienne du Mali ».
Goumaria; Reyna 29; Humbara; Reyna 28; Tétra. Ce sont les cinq variétés de blé tendre étudiées. L’objectif, assure l’équipe de chercheurs dirigée par Adama Togola, est double. D’une part contribuer à l’amélioration de la production et la productivité du blé au Mali et d’autre part contribuer à la recherche des possibilités d’intensification de cette culture en zone soudano-sahélienne du Mali par la caractérisation et l’adaptation de nouvelles variétés de blé tendre aux conditions climatiques des différentes zones de production du pays.
Le blé occupe le 6ème rang des céréales cultivées au Mali. Mais sa culture est confrontée à de nombreux problèmes, notamment le faible niveau des techniques culturales qui de nos jours sont jugées traditionnelles, la faible productivité du matériel végétal et enfin le manque de moyens adéquats au niveau des producteurs (semoir, batteuse, matériel de traitement phytosanitaire). Par conséquent, la production nationale de blé chute d’année en année. Ainsi de 40 071 tonnes en 2012, la production moyenne annuelle est descendue à 27 430 tonnes en 2013. Dans le cadre de leur étude, les chercheurs ont mené un essai suivant un dispositif en bloc de Fisher à deux répétitions. Les semis ont été réalisés dans dix demi-fûts d’une surface moyenne de 2550,46 cm² contenant un mélange de terreau et de terre dont le rapport est: (1:1). Le volume du substrat est 83 910,134 cm3. Selon les chercheurs, les conditions climatiques favorables enregistrées lors de l’essai de décembre 2014 à mars 2015 ont permis d’avoir des «résultats très appréciables».
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Plusieurs données recueillies
L’analyse de variance des variétés a permis de déceler quatre groupes homogènes. La variété Reyna 28 a eu la plus grande hauteur au 90e jour après semi, soit 70,76 cm et Tétra a eu la plus petite hauteur qui est de 63, 66 cm. Pour le nombre de talles l’analyse a permis de déceler trois groupes homogènes. Les variétés Goumaria et Reyna 28 ont eu le plus grand nombre de talles 60 et la variété Tétra a eu le plus petit nombre de talles 17. Quant au nombre de feuilles enroulées les résultats de l’analyse montrent que certaines variétés présentent plus de feuilles enroulées que d’autres. Cela est un indice très important pour la caractérisation des variétés à la sécheresse. Car les feuilles permettent d’économiser plus d’eau dans leurs tissus pendant les périodes de sécheresse. Ainsi, le nombre de feuilles enroulées varie de 4 pour la variété Tetra à 14 pour Goumaria.
Concernant le poids des graines, l’analyse de variance a décelé une différence significative entre les variétés. Elle a permis de déceler deux groupes homogènes. La variété Reyna 28 a eu un poids de grains plus élevé, soit 26,176 g et les autres sont identiques, soit 20,486g. Les chercheurs ont aussi étudié le rendement des variétés, l’analyse de variance a montré que les rendements varient entre 4,68 t/ha pour la variété Tetra et 7,62 t/ha pour la variété Reyna 28.
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En conclusion, l’équipe de chercheurs du laboratoire d’Agrophysiogénétique et de Biotechnologies Végétales de l’IPR/IFRA de Katibougou estime que les variétés se sont bien comportées dans les conditions de culture en zone soudano-sahélienne du Mali et par conséquent peuvent contribuer à assurer la sécurité alimentaire au Mali et procurer aux producteurs de blé des sources de revenus substantiels.
@mamadou_togola