Activités du mois d’octobre rose
Pr Judith Didi-Kouko, Directrice CNRAO : « Aucun traitement n’est retardé pour des raisons financières »
Dans entretien accordé au CICG, le Professeur Judith Didi-Kouko Coulibaly, Directrice Générale du Centre National d’Oncologie Médicale et de Radiothérapie Alassane Ouattara (CNRAO) évoque la prise en charge des malades du cancer dans le centre.
Faut-il payer avant d’être pris en Charge au CNRAO ?
Dans cet hôpital public de lutte contre le cancer, aucun traitement n’est retardé pour des raisons financières. Les personnes qui ont les moyens vont payer leur traitement. Celles qui n’ont pas les moyens vont voir l’assistante sociale qui va leur présenter le circuit de recouvrement et les inscrire sur la liste des personnes qui sollicitent un paiement différé. L’objectif de l’Etat de Côte d’Ivoire est que tout le monde ait les mêmes chances de guérison. Et c’est ce qui se fait. On entend souvent des familles nous appeler pour dire que mon parent a dit qu’on lui a demandé de payer pour commencer. On ne demande jamais Au CNRAO de payer avant de commencer.
Peut-on guérir du Cancer?
Je voudrais vous regarder droit dans les yeux et dire oui. Le cancer peut se guérir mais il y a deux conditions. Le découvrir tôt et le traiter correctement. C’est la raison pour laquelle on parle dépistage. Chaque fois qu’il y a un dépistage, il faut le faire. On ne souhaite pas le cancer, mais s’il est là et qu’il est caché et qu’on le découvre tôt, on peut en guérir. Dans le cas du cancer du sein, l’ablation de tout le sein lors de la chirurgie n’est pas une obligation. Non seulement on peut sauver sa vie, mais on peut sauver tout son sein. Lorsque c’est découvert tôt.
Quel bilan peut-on faire du traitement du CNRAO ?
Le CNRAO a reçu 12160 nouveaux patients. La CNRAO a réalisé 63873 consultations ; 3204 traitements par radiothérapie ; 29461 cures de chimiothérapies et autres traitements assimilés. Le laboratoire du CNRAO a réalisé 162581 analyses biologiques. On fait du soutien psychologique ; des groupes de parole des patients ; des groupes de parole de leurs proches. On fait également du soutien psychologique.
Votre message aux populations ?
Je dirais, s’il vous plaît faites-vous dépister. Ce n’est pas le dépistage qui va entrainer le cancer dans vos vies. Le dépistage est là pour aller contrôler vos vies alors que vus ne sentez rien. S’il n’y a pas de cancer, le dépistage va être normal. Mais s’il y a un cancer caché quelque part, le dépistage va permettre de le découvrir. Aux personnes qui se battent contre le cancer, vous n’êtes pas seules. Dieu est avec vous. Les autorités de Côte d’Ivoire sont avec vous. Nous les soignants, nous sommes avec vous. On sait que vos familles sont avec vous et par la grâce de Dieu, vous allez vous en sortir. Aujourd’hui, on peut guérir du cancer du sein et nous devons nous battre pour que tout le monde guérisse du cancer du sein et par la grâce de Dieu, nous allons y arriver.
Propos recueillis par Merlin Kouadio.