5eme édition de la JISIG: Les historiens et géographes maliens montrent l’utilité des SIG en santé publique
La Faculté d’histoire et géographie(FHG) a abrité, ce 18 novembre, la cinquième édition de la journée internationale des systèmes d’information géographique (JISIG) dans le but de valoriser les résultats de recherche en santé publique à travers les SIG.
Les Systèmes d’information géographique (SIG) ont joué un rôle important dans la lutte contre la pandémie à coronavirus. Elles ont permis de créer des cartes épidémiologiques, des cartes de confinement, de connaître le taux de dépistage, le taux de positivité, le taux d’incidence pour les personnes âgées, etc…
«Nous pensons que la COVID-19 a certainement permis aux populations de comprendre l’importance des SIG aujourd’hui», a affirmé le professeur Ousmane Koita, directeur du laboratoire de biologie moléculaire appliquée (LBMA), dans son exposé sur la «situation de la COVID-19 dans le monde et au Mali.»
La 5eme édition de la JISIG organisé au Mali dans un contexte de COVID-19, a porté sur l’«apport des SIG dans la gestion efficace en Santé publique.»
«Le choix de ce thème vise à montrer aux décideurs et praticiens de la santé au Mali, les possibilités des SIG dans l’aide à la décision et à l’intervention en matière de santé des populations», expose Siaka Ballo, vice-doyen de la faculté d’histoire et géographie.
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Le docteur Nafomon Sogoba du Malaria research and training center (MRTC) a, dans sa présentation sur les «expériences d’utilisation des SIG dans la recherche sur le paludisme du Mali» amené les participants à mieux comprendre la notion de “Santé publique” avant de montrer comment les SIG sont utilisés dans ce domaine.
Selon lui, la santé publique est la science et l’art de prévenir les maladies, de prolonger la vie, de promouvoir la santé de l’efficacité physique à travers les efforts coordonnés de la communauté, pour l’assainissement de l’environnement, le contrôle des infections dans la population, le développement des services sociaux qui assureront à chacun un niveau de vie adéquat pour le maintien de la santé.
«Lorsqu’il y a un incident sanitaire signalé dans une zone, et qu’un épidémiologiste est contacté, il cherche d’abord à connaître le nom de la maladie, ensuite où est-ce que les cas sont observés, quand et comment cela a commencé. Ce qui lui permet de voir l’évolution de la maladie et donc en s’appuyant sur les SIG pour définir une vue globale de la situation», explique le chercheur Nafomon Sogoba.
Dans une étude publiée dans la revue Antropo, le chercheur évalue à travers l’utilisation des SIG, l’impact d’une pulvérisation intra-domiciliaire en saison sèche sur la transmission du paludisme le long du fleuve Niger au Mali.
Il a pu mettre en évidence, dans la photo ci-dessous, la variation mensuelle de la densité d’anopheles gambiae s.l. en fonction de la pluviométrie dans certains villages et hameaux de mars à décembre 2010.
En utilisant les SIG, le chercheur a également montré qu’une seule pulvérisation intra-domiciliaire avec la lambda-cyhalothrine (un insecticide) pendant la saison sèche le long du fleuve Niger, ne protégerait pas la population de la transmission du paludisme toute l’année. Mais réduirait celle-ci de façon significative au moins trois mois après sa mise en œuvre. D’où la nécessité de pulvériser plusieurs fois les mêmes habitations, pour protéger la population pendant toute la saison de transmission du paludisme.
Le SIG est certes un des outils privilégiés des géographes mais est à présent utilisé dans tous les secteurs d’activité. C’est pourquoi, explique le Dr Nafomon Sogoba, « les universités doivent voir comment former des étudiants multidisciplinaires qui comprennent le langage médical et géographique, car ce sont eux qui seront les experts de demain.»
Mardochée BOLI | JSTM.ORG